MES 24 HEURES DU CASTELLET par Thierry

 

Avant les 24 H

 

2016 : l’été commence et avec lui, le pépin de santé que vous connaissez : une maladie articulaire auto-immune dont je me serais bien passé. C’est à partir de ce moment que j’ai décidé de repousser mes limites physiques et mentales, histoire de faire un doigt d’honneur à cette p… de maladie !

 

2017 : premier défi : accompagné d’Aline, mon épouse (qui fait la voiture assistance-balai), je me lance dans la (presque) traversée des Pyrénées, de Collioure à Saint-Jean-de-Luz. Après une semaine d’efforts, je peux afficher dans ma liste de « Ça, c’est fait ! » les cols Xatard et Palomère, Jau, Port de Lers et col d’Agnès, Portet-d’Aspet et col de Menté, Aspin et Tourmalet, Soulor et Aubisque, Izpegi, Otxondo et Saint-Ignace.

 

2018 : au CA du vélo-club depuis octobre, j’entends les « vieux » cyclo-touristes se projeter sur le mois de juin et envisager leur présence aux 24 H du Castellet en mode « solo ». Ça, c’est une bonne idée ! Et quand on est idiot, on saute sur n’importe quelle connerie à faire !!! La course, je la connais. Je l’ai déjà faite deux fois. En 2015 en équipe de 4, en 2016 en équipe de 6. Je me suis donc inscrit au début l’année après avoir vérifié les dates du bac (Aline en tant qu’examinatrice et Aymeric en tant que candidat) ainsi que celles du brevet (les surveillances sont pour moi).

 

Pendant l’hiver, je commence (sans m’en rendre compte) ma préparation avec de la natation et du VTT en accompagnant la section sportive du collège et l’école de vélo du VCA. Après le printemps pourri qu’on a eu, je commence à me dérouiller les jambes. Quelques sorties avec la bande à Nono, du (presque) plat avec Sylvie, mais souvent seul… Tant mieux. Quand je serai sur la piste, il y a beaucoup de chances que je sois seul également. J’allonge les sorties, j’augmente ma fréquence de pédalage ainsi que ma vitesse moyenne… Vient la barre des 100 km qui est si difficile à franchir ! J’y suis ! Ça va le faire !

 

Je me fixe mon objectif : 100 tours de circuit (le fou !).

 

Une semaine avant l’épreuve, je commence à affiner ma préparation : moins de physique et plus de repos, vérification du vélo et diététique. Je commence à compiler le matériel dont je pourrais avoir besoin pendant le week-end : matelas pneumatique, sac de couchage, pompes, barres énergétiques, change, chambres à air… et après avoir été euphorique après la récupération du dossard, je commence à me dire « Mais qu’est-ce que je fous là ? ».

 

La course

 

La matinée passe vite : Aline me monte au circuit, installation de mon matériel dans le box 14, vérifications administratives, récupération de la plaque de cadre et de la puce de chronométrage, briefing de pré-course… Je commence à parler avec les coureurs qui partagent le box.

Il y a Yves et Olivia. Si Yves ne roule que le challenge 6 H en solo, son épouse Olivia va rouler 24 H en « trike ». Elle a des problèmes d’équilibre et neurologiques et vient pour passer la barrière des 400 km !

Et puis Pierre, qui rêve lui aussi de faire un gros kilométrage.

 

Et Jean-Marc, du pays basque, en « handbike », qui pédale à la force d’un seul bras et qui se fera percuter 3 fois pendant la course par des concurrents… pas très sympathiques !

 

 

 

Et également Christine, triathlète de Montélimar, qui va m’accompagner un moment et qui vient, elle aussi, tenter de passer la barre des 400 km ! Elle terminera 1ère féminine dans la catégorie « solo ».

 

 

Midi : dernier repas « light » et dernière hydratation intensive avant la course. Je m’allonge, histoire de faire passer le temps, de me décontracter et de ne pas me mettre de pression inutile avant la course, ça ne sert à rien !

 

13H30 : le photographe officiel vient faire les photos pré-course de tous les concurrents.

 

13H45 : nous sommes invités à faire un tour de « warm-up » pour découvrir le circuit. Ce sera sans moi. Je connais le circuit pour l’avoir parcouru en 2015 et 2016 dans sa version réduite. Et puis il fait chaud… ce n’est pas le moment de perdre des forces et de l’eau… on aura tout notre temps pour ça plus tard. Je reste allongé et… les yeux fermés, je repense aux images du grand prix de F1 de la semaine précédente. Les virages, je les connais. Et puis, on ne les passe pas à 120 km/h, on a le temps de les anticiper. Par contre, j’aimerais faire la ligne droite Mistral à 300 km/h. Je sais qu’elle est longue et que je ne pourrai plus la voir en peinture dans quelques heures !

 

Je continue à bien m’hydrater, je prépare mes bidons… la tactique : un bidon par heure et retour dans le box dans 2 heures, pour refaire le plein de boisson et manger. Après, on verra. On s’adaptera au gré des circonstances.

 

14H10 : on nous demande de venir prendre position sur la ligne de départ. On m’avait annoncé que les « solos » partaient en fond de grille… une dame me dit que, finalement, nous partons devant. Avec mon dossard 117, je partage presque la pole position ! C’est une blague ! Drôle et impressionnant ! Petite pâte de fruit avant de partir, une gorgée d’eau…

 

A venir, la seconde partie, comme si vous étiez, sans le mal de fesses ni de jambes !